samedi 16 août 2014

Cinéma - Le grand paysage d'Alexis Droeven











Le grand paysage d'Alexis Droeven

un film de Jean-Jacques ANDRIEN (Belgique)



Ceux qui n'aiment pas la lenteur au cinéma, les paysages dans la brume, que les mutations du monde agricole indiffèrent, de même que les violentes luttes sociales et linguistiques en Belgique, passeront leur chemin ; mais moi j'ai aimé ce film du réalisateur belge Jean-Jacques Andrien, qui date de 1981, et qui a fait l'objet d'une discrète reprise en salles, en 2014. Mention spéciale du Jury à Berlin, en 1981, lors de sa sortie.


Un jeune fermier, interprété par l'acteur polonais, Jerzy Radziwilowicz, à la mort de son père, leader syndicaliste agricole, incarné avec la force qu'on lui connait, par Maurice Garrel, s'interroge sur son avenir, cherche des repaires, et une aide affective et morale, auprès de sa tante, personnage auquel Nicole Garcia apporte la sensibilité, et la sobriété qui la caractérisent, avec cette voix si douce et singulière, qui fait merveille, dans la lecture en off, d'une lettre émouvante, juste, et très belle, adressée à son neveu.



Jerzy Radziwilowicz et Nicole Garcia


Le film nous éclaire aussi sur la violences entre les deux communautés linguistiques de Belgique, à la fin des années soixante dix, à travers l'incursion d'images d'actualité, mettant l'accent sur ce thème extrêmement douloureux et préoccupant pour les Belges.



Emeutes dans la région belge des Fourons (scènes d'actualité)


La fin d'une certaine vision du monde agricole, même si on est là chez les grands producteurs de lait, les paysans n'étant plus désormais que "les gardiens du paysage", est aussi évoquée avec acuité par le réalisateur, grand connaisseur de ce thème,  et les graves questions suscitées, sont plus que jamais d'actualité.  


Un film qui donne à réfléchir, sur la manière dont chacun de nous aborde les remises en question, parfois inévitables, lorsque nous perdons un être cher, et singulièrement lorsqu'il s'agit de la figure du père, le tout orchestré par la rumeur du monde, et son étreinte inéluctable.


Christine Filiod-Bres
16 août 2014


Maurice Garrel




Reprise 




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire