lundi 16 septembre 2013

De tout, un peu ...





Lumière pâle de Venise




Je me souviendrai toujours de ma première arrivée à Venise. Au petit matin, descendant du train de nuit, je pris le vaporetto, pour remonter le Grand Canal. C'est là que je fus submergée par la beauté à l'état pur. Un trouble s'empara de moi, et c'est bien des années plus tard, que j'éprouvai à peu près le même, un matin très tôt, au Parthenon d'Athènes.

Mais tout autant que la beauté de la pierre des palais, des églises, des places, et des ruelles, ce fut la lumière de Venise, à nulle autre pareille, qui me toucha profondément. Lumière opalescente, presque cotonneuse, et teintée parfois de ce bleu délavé si doux et apaisant.

Depuis, je suis revenue plusieurs fois à Venise, où l'arrivée par la mer fut aussi bouleversante. Parmi les bruits de la lagune, le ballet perpétuel des bateaux, qui convergeaient vers la cité des Doges, était un spectacle exaltant.

A la vision de toute cette splendeur, je me souviens avoir pensé que la fin du monde pouvait advenir, je me moquais de ma disparition et celle de mes semblables, mais je ne voulais pas que disparût Venise, et qu'elle restât à jamais figée dans sa beauté suprême.


Christine Filiod-Bres
septembre 2013




Photo P. Buiret



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