mardi 29 mars 2016

Et si on laissait un peu tranquille la Comtesse de Ségur ?








Photo Lady Clementina Hawarden







Et si on laissait un peu tranquille
 la Comtesse de Ségur ?




S'il y a une chose qui me déconcerte lors de mes pérégrinations sur les réseaux sociaux ou les blogs, au fil des commentaires,  ce sont les élucubrations de certains à propos de la Comtesse de Ségur. Tous ces gens qui projettent sur ses écrits et ses personnages, leurs fantasmes et leurs frustrations me fatiguent.



Sophie Rostopchine était le reflet de son temps, le produit de son éducation ; elle écrivait sur son époque et sur la manière dont on éduquait les enfants. Elle a par ailleurs largement puisé dans sa propre enfance très austère, voire très dure, auprès d'une mère qui ne l'a pas ménagée et l'a durablement marquée et le personnage de Sophie, devenu au fil du temps l'archétype de la petite fille rebelle est directement inspiré par l'univers de sa propre enfance et la petite fille qu'elle fût.



Pour ce faire, je renvoie tous ces critiques au remarquable texte qu'a publié Marie Desplechin sur la Comtesse de Ségur dans le recueil "L'Une et L'Autre" (Editions L'Iconoclaste), qui a le mérite de rétablir certaines vérités sur son oeuvre et sa vie.


J'avais publié il y a quelques temps déjà dans Vert Céladon, une série d'extraits des Malheurs de Sophie, sans doute son livre le plus célèbre. Il se trouve que j'ai eu beaucoup de réactions positives et enthousiastes sur ces textes, signe qu'ils avaient fait mouche et touché un lectorat attaché à ces histoires, où l'on voit une petite fille découper des poissons rouges, faire fondre sa poupée de cire ou se faire une indigestion de crème et de pain chaud.



Pour finir, j'ose avouer à la face du monde, et je sais ne pas être la seule, que je relis régulièrement des passages des Malheurs de Sophie, le livre qui a marqué mon entrée en littérature, à tel point que lorsque je l'ai découvert à l'âge de sept ans, je n'imaginais pas qu'il puisse y en avoir de plus beau et de plus subversif.



Alors Messieurs les spécialistes,  oubliez la Comtesse et laissez nous à nos lectures d'enfance qui ne nous ont en rien traumatisées et ne nous ont pas empêchées de devenir des femmes indépendantes, lucides et responsables, et des mères aimantes.


Christine Filiod-Bres
Mars 2016

samedi 26 mars 2016

L'Une et l'Autre ... Six femmes de lettres et leurs admiratrices










L'Une et l'Autre ...



Six romancières contemporaines évoquent, par le biais de six textes remarquables, six romancières qui les ont inspirées et qu'elles admirent.



Comtesse de Ségur



Tous ces textes retiennent l'attention, mais pour ma part j'aime beaucoup celui que Marie Desplechin a consacré à la Comtesse de Ségur, lequel rétablit certaines vérités, notamment à propos des bêtises que l'on peut lire parfois à son propos. Celui de Marianne Alphant sur Jane Austen, inépuisable source d'inspiration et celui, très beau, de la trop rare Cécile Guilbert, sur la mystique et mystérieuse Cristina Campo.



Jane Austen



Cristina Campo



Camille Laurens évoque son admiration pour Louise Labé, tout en n'éludant pas que la poétesse lyonnaise  a vu récemment contester qu'elle soit l'auteur des magnifiques sonnets que nous connaissons. Gwenaëlle Aubry restitue la ferveur tragique de Sylvia Plath et Lorette Nobécourt celle de Marina Tsvetaïeva.





Louise Labé
Sylvia Plath
Marina Tsvetaeva



Ce recueil est un bonheur de lecture, une source de réflexion et d'incitation à lire, ou à relire, les oeuvres de ces grandes inspiratrices.




Christine Filiod-Bres
Mars 2016

vendredi 25 mars 2016

My Dear Cassandra ... La correspondance de Jane Austen où le mystères des lettres disparues






My Dear Cassandra ...



Jane Austen - 1775 - 1817






Fragment d'une lettre de Jane Austen à sa soeur Cassandra



Jane Austen aurait écrit environ trois mille lettres. Il n'en reste plus que cent soixante qui nous soient connues, sa soeur Cassandra ayant brûlé celles qui lui étaient destinées, de même que son frère Francis a détruit les siennes.



On sait assez peu de choses sur la vie de Jane Austen et le volume de cette correspondance aurait pu éclairer davantage les spécialistes de la romancière.




Photo Blog "Mode d'hier et d'aujourd'hui" 
 Un week-end au temps de Jane Austen




Si, en littérature, on connait bien des veuves et des veufs abusifs, un frère et une soeur ont jugé bon ici, de priver d'un grand plaisir les lecteurs de Jane Austen, les amateurs de correspondance littéraire, et les chercheurs, de documents précieux pour éclairer davantage sa vie et son oeuvre.



On est en droit de s'interroger sur le contenu de ces lettres à jamais disparues, qui aux yeux de la fratrie de Jane Austen a justifié leur destruction ; hélas nous ne le saurons jamais et c'est bien dommage ...



La petite table d'écriture de Jane Austen à Chatown Cottage