mardi 27 mai 2014

La Princesse Palatine






La Princesse Palatine
Une femme de lettres



Hyacinthe Rigaud - Charlotte Elisabeth - Princesse Palatine - 1652-1722



Saint-Germain, le 3 décembre 1672

"Je ne vous dirai qu'une chose, à savoir que Monsieur est le meilleur homme du monde ; aussi nous entendons-nous fort bien. Aucun de ses portraits n'est ressemblant."

Charlotte Elisabeth - Princesse Palatine
A sa tante la Duchesse de Hanovre



Charlotte Elisabeth, dite "Liselotte", princesse allemande, a épousé par procuration, le 1er novembre 1671, Philippe d'Orléans, frère cadet de Louis XIV, après, comme elle le dit "avoir pleuré et crié comme un veau" dans le carrosse qui la conduisait à la rencontre de son époux, terriblement déprimée, d'avoir quitté son pays et sa famille.

A l'heure où elle écrit cette lettre, il semble  qu'elle n'ait pas encore déchanté à propos de ce mari, auquel cependant, elle ne tint jamais rigueur du peu d'inclination qu'il avait à son égard, lui préférant la gent masculine, étant elle-même assez indifférente aux choses de l'amour ; mais lui reprochant avant tout sa faiblesse, et le mépris dans lequel il la tenait, influencé en cela par un entourage qui lui vouait une haine féroce.


La Princesse Palatine présentant l'Electeur de Saxe à Louis XIV

La Princesse Palatine a amplement compensé le manque de grâce qui la caractérisait, par une intelligence, une vivacité d'esprit, un humour, et une lucidité sans pareil. Louis XIV, son beau-frère, l'appréciait, se plaisant à chasser et parler avec elle, malgré qu'elle ait analysé les travers et la cruauté de la cour de Versailles, dont elle eu grandement à souffrir, s'étant farouchement opposée au mariage de son fils, avec une fille illégitime du roi et de Madame de Montespan.


Elle a laissé des lettres passionnantes, pleines d'esprit, d'une grande finesse d'observation, teintées parfois de tristesse, et d'une certaine amertume, qui en font un des meilleurs documents pour nous aider à comprendre ce que fut le règne de Louis XIV.






Christine Filiod-Bres
27 mai 2014



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