samedi 29 juin 2013


Musique


Jean-Sébastien Bach - Cantate  BWV 82 "Ich habe genug" (Je suis comblé) - 1727




Jean-Sebastien Bach - 1685 - 1750 - portrait par Elis Gottlob Haussmann 





Hans Hotter - 1909 - 2003













Poème pour André Bolkonsky








Le Prince est tombé à Borodino




Halmar Eilif Peterssen - 1852 - 1929




Le prince est tombé à Borodino
A son flanc, la hampe du drapeau
Tachée du sang de sa blessure profonde


Le ciel se dérobe et son regard se trouble
Le canon tonne, il n'entend déjà plus
Le galop des chevaux et la terre qui éclate


Les nuages sont si blancs et les cieux si clairs
Jamais il n'avait vu la beauté des nuées
Il repose, vaincu, le visage penché


L'empereur est passé, au petit matin
Quelle belle mort 
 Le prince est tombé à Borodino





Guerre et Paix - Bondartchouk



Christine Filiod-Bres - 2013



vendredi 28 juin 2013


De tout, un peu ...




Kanazawa - Japon - Résidence et jardin du Clan Nomura




Etsuko Chida " Tomo chidori"

jeudi 27 juin 2013

Petit poème en prose - Lumière de Ronda






Rouges de Chine - Angèle Paoli  -  Photo Guidu Antonietti di Cinarca






Rouge sang de boeuf


Dans l'après-midi


Lumière éclatante de Ronda





Christine Filiod-Bres - 2013
Vert Céladon


Antonio Gades


COMPLAINTE POUR IGNIACIO SANCHEZ MEJIAS
(Extrait)

Ame absente


Nul ne te connait plus. Non.
Pourtant je te chante

Je chante pour des lendemains, ton allure et ta grâce
La maturité insigne de ton savoir
Ton appétit de mort et le goût de sa bouche
La tristesse que cachaient ta joie et ta bravoure

Il tardera longtemps à naître, s'il naît un jour
Un Andalou si noble, si riche d'aventures
Je chante son élégance sur un ton de plainte
Et je me souviens d'une brise triste dans les oliviers


Federico Garcia Lorca



Igniacio Sanchez Mejias - 1891 - 1934




Federico Garcia Lorca - 1898 - 1936


mardi 25 juin 2013


De tout, un peu ...





Si on me demandait qu'elle est mon idée du paradis, il me semble que je pourrais répondre : un patio en Andalousie.










lundi 24 juin 2013


Pernette du Guillet - 1520 - 1545
C'est un grand mal se sentir offensé


C'est un grand mal se sentir offensé
Et ne s'oser, ou savoir à qui plaindre
C'est un grand mal, voire trop insensé
Que d'aspirer où l'on ne peut atteindre

C'est un grand mal que de son coeur contraindre
Outre son gré, et à sa sujétion
C'est un grand mal qu'ardente affection
Sans espérer de son mal allégeance 
Mais c'est un grand bien quand à sa passion
Un doux languir sert d'honnête vengeance

Pernette du Guillet






Pernette du Guillet était une jeune lyonnaise, qui avait seize ans, lorsqu'elle rencontra le poète Maurice Scève, de dix neuf ans son aîné. Elle devint son élève et s'éprit de lui, mais la jeune femme était mariée, et cet amour s'avéra impossible. Cet empêchement fut cependant la source d'inspiration de ses plus beaux textes et a nourri son oeuvre poétique de manière très sensible et poignante. Elle mourra à vingt cinq ans et a laissé à la postérité des vers d'une grande beauté.




 Pour Delphine SEYRIG




Evanescente et douce

Sa voix résonne encore

Jardins de Marienbad




Delphine Seyrig - L'Année dernière à Marienbad - Alain Resnais




Delphine Seyrig - Le lys dans la vallée


Christine Filiod-Bres - 2013

samedi 22 juin 2013




Sur la route de Metsovo



La route est âpre et longue
Au soleil mordant de l'Epire

Le vent dans la montagne
A séché mes yeux

Christ Pantocrator - Monastère de Varlaam
 Grèce - Epire du Nord
Je n'ai plus de larmes
Et le Pinde est si beau

Dans la vallée grandiose
Tourne un faucon pèlerin

Enfin, c'est Metsovo
Au granit si sombre

La Maison Averoff
Et des vieux sur la place

Ils se parlent entre eux
Repliés sur leur canne

Des maquis de la guerre
Ils ont un souvenir grave

Ils égrènent un chapelet
Que l'on dit koboloï

Dignes, ils me saluent
Un doux sourire aux lèvres

Plus loin, la cloche sonne
Dans la chapelle obscure

Venu du fond des âges
Le Pantocrator veille

La flamme des bougies
Fait trembler les icônes

C'est dimanche à Metsovo
Dans le grand Epire du Nord



Christine Filiod-Bres - 5 mai 2013














La Marche de Radetzky - Joseph Roth



Lors de la bataille de Solferino, le sous-lieutenant Trotta, sauve la vie du jeune empereur François-Joseph. Il sera anobli, et ce fait d'arme déterminera la vie de trois générations de Trotta, sous l'empire austro-hongrois , jusqu'aux débuts de la première guerre mondiale, en 1914.


Ce roman magistral, nous rappelle, s'il en était besoin, que les empires sont mortels, et que "le monde d'hier", si cher à Stefan Zweig, était un exemple, certes imparfait, de ce qu'a été la richesse de notre civilisation européenne.

Joseph Roth, qui appartient à ce que j'appelle, "Mes grands Viennois", avec Arthur Schnitzler et Stefan Zweig,  a produit une oeuvre magnifique sur cet univers, auquel il était si attaché, dont la destruction fut le drame de sa vie, jusqu'à sa mort à Paris, en 1939, dans la solitude la plus extrême, vaincu par l'alcool et le désespoir, face à ce monde englouti, avec en point d'orgue, l'avènement du nazisme.






Christine Filiod-Bres
17 octobre 2013



Joseph Roth - 2 sept 1894 Brody (Galicie) - 27 mai 1939 (Paris)











Mon carnet de Haïkus



Photo C. FB


Près du bain d'oiseau
Vif et pimpant
Le rouge-gorge était là




Christine Filiod-Bres - 2013

vendredi 21 juin 2013



Juliette Récamier - 1777 - 1849




Juliette RECAMIER - Une lyonnaise célèbre



La très belle exposition que le Musée des Beaux Arts de Lyon a consacrée à Juliette Récamier, grande figure de l'histoire lyonnaise, est une des plus intéressantes qu'il m'ait été donné de voir. On  a pu y admirer ses plus beaux portraits, ainsi que des bustes, entre autres de Canova, de même que du mobilier, des robes et bijoux lui ayant appartenu, le tout restitué dans le contexte historique et politique de l'époque.

Singulier destin que celui de Juliette Récamier. Née à Lyon en 1777, mariée à quinze ans, sous la Terreur, à un ami de ses parents, Monsieur Récamier, riche banquier avec lequel elle noua une relation affectueuse, mais platonique, dont on pense qu'elle était peut-être sa fille naturelle ...

Ce départ improbable dans l'existence, ne l'empêcha pas de s'illustrer à Paris, en tenant un brillant salon, fréquenté par l'intelligentsia de l'époque. Sa beauté, son charme, et sa finesse d'esprit, lui suscitèrent de nombreux admirateurs, mais ne parvinrent pas à éloigner les foudres du pouvoir impérial, auquel elle s'opposa, avec Madame de Staël, dont elle fut une grande et fidèle amie.

Eloignée de Paris, elle vécut de nouveau à Lyon, puis en Italie et ne regagna la France qu'après la chute de Napoléon. Très courtisée par Benjamin Constant, qu'elle éconduit, elle entretint avec François-René de Chateaubriand, une intense amitié amoureuse, à la fin de la vie de l'auteur des Mémoires d'Outre Tombe ; ce dernier lui adressant cette dédicace  "mon dernier rêve sera pour vous". Elle mourra à Paris, à l'Abbaye au Bois, de sérieux revers de fortune l'ayant conduite à se réfugier chez une amie.

Figure féminine extrêmement attachante, Juliette Récamier se caractérise par son indépendance d'esprit, son courage politique, car il en fallait pour s'opposer à Napoléon, et sa loyauté indéfectible en amitié.

Une lyonnaise célèbre, qui fit carrière à Paris, mais qui honore sa ville de naissance, en figurant, entre autres, sur La Fresque des Lyonnais, que l'on peut admirer le long des quais de la Saône, à proximité de cette rue de Constantine, où elle naquit, un beau jour de 1777.


Christine Filiod-Bres
Lyon, le 6 novembre 2013







Maurice Ronet - 1927 - 1983



Poème  pour Maurice Ronet


Il fut le feu follet
Intense et ténébreux
Si beau 
Et le sachant à peine


Qui se souvient de lui
Traversant le siècle
Et si tôt arraché
A jamais loin de tous


Désinvolte et profond
Je l'aimais et je l'aime
Il est toujours présent
Incandescent et doux


Christine Filiod-Bres - 2012

Violaine Cochard - Jean-Sébastien Bach - Préludes et autres fantaisies



Claude Lefebvre - 1632 - 1675
Catherine, fille ainée du peintre, coiffant son petit frère - Dijon - Musée Magnin

jeudi 20 juin 2013




Felice Casorati - La Preghiera - Vérone - Galerie d'Art Moderne


Supplique de l'ange



Au soir de son âge
L'amour l'avait frappée
Douloureux, impossible

D'en être délivrée
Elle priait chaque jour
Dévastée, sans recours

Elle implorait qu'enfin
Son ange vint, serein
Emportant son chagrin

Libérée à  jamais
Des tourments de l'amour
Rêveuse et solitaire


Christine Filiod-Bres - 2012





mercredi 19 juin 2013



A. Bronzino - Florence - Galerie des Offices




Poème pour Lucrezia Panciatichi



C'était il y a longtemps
Un matin, aux Offices
Je la découvris


En robe de satin rouge
Et ces manches aubergine
Floquées de tant de plis


Majestueuse et calme
En son teint d'albâtre
Et ses doigts effilés


Au cou, ce pendentif
Amour dure sans fin
Un livre de prières


Elle me regardait sans me voir
De cette beauté distante
Mystérieuse et grave




Christine Filiod-Bres - 2013
Vert Céladon








Dans le jardin de pierres

Bruit du balai

Matin calme de Kyoto





Christine Filiod-Bres